Quel Projet de Société ?

Nous vivons dans une époque où sont nourries des frustrations, des rancœurs, des malentendus et des non-dits. Nous devons retrouver une Société de confiance. Une confiance en Soi tout d’abord mais également une confiance entre nous.

Il est nécessaire de penser une Société dans laquelle l’Humain est remis au Centre de  toute initiative où chaque citoyen peut apporter sa contribution dans la construction de celle-ci d’où qu’il se trouve. Mais la réalisation de ce projet nécessite de laisser la Place à une profonde Sagesse car il s’agit tout d’abord de reconstruire une Société depuis ses fondements qui sont l’Education et la Transmission.

Dans notre culture Malagasy, cette contribution relève de la compétence des Raiamandreny (lehilahy na vehivavy omena haja sy hasina ary to teny eo amin’ ny fiarahamonina).

Le Raiamandreny est une personne reconnue et respectée pour sa profonde Sagesse par une communauté qui voit en elle une autorité morale légitime (cultuelles, culturelles, familiales, communautaires).

Nos Raiamandreny doivent urgemment reprendre leur place pleine et entière dans la Société afin de permettre ce renouveau par l’Education et la Transmission. Nous ne pouvons plus nous permettre de nous réfugier derrière des postures pour justifier de notre manque de courage dans la prise de responsabilité. Dans cette Société repensée, dont l’Humain est au centre des initiatives inspirées par nos Raiamandreny, aura pour Cœur de son développement et de son épanouissement l’Ecole et l’Université.

Pour que ce renouveau et ce développement par l’Ecole puissent se réaliser, il doit appartenir aux Raiamandreny de définir le profil des enfants de la Nation qui doivent porter ce Projet mais également et surtout de les élever devant tous pour diriger les actions de gouvernement. Nous pensons en effet qu’il appartient aux Raiamandreny de proposer au Peuple les personnes répondant aux critères de Savoir et de Sagesse pour diriger la Société vers un avenir empreint de tolérance et de solidarité. Ces personnes se doivent d’être légitimement reconnues pour leur intégrité et leurs qualités morales.

I-1- Ecoles et Universités

 

Ce Cœur de la cité doit être un lieu propice à l’amélioration de la santé, de la protection de l’individu, du lien entre l’administration et le citoyen, du partenariat entre les secteurs privé et public, du raffermissement des liens entre les habitants des quartiers (en particulier entre les foyers aisés et les moins bien lotis). L’Ecole doit également constituer un Hub pour les initiatives entrepreneuriales, sociétales et culturelles. Les personnes amenées à porter ce projet de société doivent être en mesure de convaincre des écoles étrangères de collaborer dans un esprit de partenariat avec l’éducation nationale au niveau de chaque arrondissement.

Ce sera au niveau des universités que l’on devra stimuler les initiatives culturelles et entrepreneuriales entre les étudiants encadrés par leur corps professoral et les entreprises locales et internationales partenaires. La présence de représentants de l’administration publique au sein des universités permettra de faciliter le lancement de ces initiatives destinées à stimuler la vie sociale et économique de la région dans laquelle elles sont localisées.

I-2- Régionalisation et Mutualisations

La stratégie de développement Humain doit être basée sur le redéploiement des énergies. Nous avons choisi la régionalisation de la gestion administrative par un savant équilibre entre décentralisation régionale et déconcentration efficiente des services de l’Etat afin de rétablir la confiance envers et entre les citoyens élus ou administrés. Toutefois, cette responsabilisation des Collectivités Territoriales Décentralisées, bien que destinée à les rendre maîtresse de leur développement, doit être également une opportunité pour raffermir la solidarité au niveau national et à préserver l’unité de la Nation. Cela doit se traduire par la Mutualisation des ressources fiscales par une redistribution équitable de celles-ci par les CTD vers l’Etat central. Ainsi, ce sont les CTD qui seront en charge de collecter les impôts et taxes et de restituer à l’Etat central la quote-part qui lui revient. Cette stratégie vise à promouvoir les atouts particuliers de chaque Région ainsi que la solidarité nationale dans la redistribution des revenus.

La recherche de partenaires et d’initiatives économiques et sociétales depuis les Ecoles doit se traduire par la création de valeurs ajoutées via la création d’entreprises dans lesquelles la CTD et l’Etat seront actionnaires chacun à hauteur de 17% en rémunération des services de facilitations accordés aux investisseurs. Ces projets promus par les CTD et l’Etat central seront décrits plus bas. Concernant la mutualisation destinée à promouvoir la solidarité nationale, nous préconisons que les ressources fiscales soient réparties de telles manière que 50% soient à destination des CTD et 50% à destination de l’Etat central.

I-3- Développement Durable, Santé et Protection

Ce projet de Société centré sur l’Humain, dont la racine est l’Ecole et dont l’impulsion doit se faire à partir des Collectivités Territoriales Décentralisées, doit être réalisé dans un cadre de Développement Durable, de préservation de la Santé et de la protection des droits de l’individu. Cela constitue l’épine dorsale de toute action publique dans le cadre de ce projet. L’Ecole constitue le point névralgique de ce cadre d’actions et offrira aux étudiants et à leur famille proche toute l’attention requise pour assoir un environnement propice à la créativité et à la paix sociale.

I-4- Mines, Agricultures, Pêches, Elevages, Tourisme, Artisanat, Recherches appliquées

Les détails concernant les politiques à mettre en œuvre dans le cadre de la promotion de ces secteurs d’activités seront développés dans le volet dédié aux politiques économique et étrangère.

Dans cette stratégie de redéploiement des énergies, les écoles et universités seront les laboratoires d’idées pour chaque région pour le développement des secteurs miniers, agricoles, pêchers, d’élevages et de la Recherche Appliquées y afférente. Elles permettront d’établir et de perfectionner les politiques publiques appropriées à chaque région et contribueront à l’adhésion des populations locales aux actions publiques alliées aux initiatives privées.

Les efforts de l’administration doivent être tournés vers la sécurité alimentaire, la rationalisation dans l’utilisation des ressources dont dispose l’Etat mais également vers la protection de l’environnement. Les productions locales doivent mener à la transformation industrielle locale et à l’indépendance nationale en termes de satisfaction des besoins vitaux de la Nation et réduire de manière significative les importations de produits de premières nécessités et de grande consommation. Ces activités traitées par filières seront développées dans des zones de pôles de compétitivité réparties au sein de chaque district selon les études initiées par l’Ecole.

I-5- Energies, Eaux, Transports, Exportations

Afin que le laboratoire d’idées qu’est l’Ecole puisse contribuer pleinement à la promotion de ces secteurs d’activités qui constituent le cœur du développement économique de Madagascar, des leviers doivent être actionner pour permettre leur pérennité à savoir :

La production d’énergies ;

La gestion efficiente de l’eau ;

La fluidification des voies et moyens de transport ;

La facilitation des exportations des productions locales.

I-6- Partenariats économiques, Développement culturel, Diplomatie de la Défense

Les outils pour la promotion de ces leviers sont la diplomatie de la Défense, les partenariats économiques avec des Etats amis avec le concours d’investissements privés lourds, et enfin le développement culturel qui apportera une visibilité internationale de la culture et des valeurs de Madagascar en général et de ses régions en particulier. 

Le financement et la mise en œuvre de cette stratégie doivent se faire par le biais de ces trois outils décrits précédemment avant de pouvoir envisager un autofinancement de nos investissements publics dans les années à venir. Les choix des partenaires (Etats, entreprises, collectivités, …) doivent se faire de manière objective selon les besoins des régions et par les régions elles-mêmes grâce aux travaux initiés au sein de l’Ecole.

Les blessures de l’Histoire doivent être soignées et les démons du passé vaincus.

I-7- Infrastructures, Télécommunications, Equipements, Productions industrielles locales de matériels

Les négociations avec les partenaires doivent se faire d’un point de vue global au niveau régional mais non plus au niveau individuel de chaque projet. Les éléments de négociations doivent englober les infrastructures (ports, aéroports, chemins de fer, voies fluviales, zones d’entreposages), les moyens et voies de télécommunication, la production locale d’équipements et de matériels industriels lourds. Les contreparties seront une exploitation en commun des ressources minières Off Shore ainsi que la prise de participation des partenaires dans des projets d’initiatives publiques dans les secteurs d’activités
prioritaires.

Il est vital pour la réalisation de cette stratégie de développement Humain que les Raiamandreny encadrent les jeunes au sein des écoles et universités dans leur région respective afin que les travaux qui y sont initiés soient en cohérence avec les besoins, la culture et les valeurs régionales et préservent la solidarité et l’unité nationale. La Sagesse doit précéder et magnifier le Savoir.

I-8- L’Aménagement des Territoires selon FokonOlona47

Le développement des régions de Madagascar à partir de ses écoles et universités nécessite de penser un Aménagement des Territoires adapté à sa Vision d’un projet de société. Si nous prenons l’exemple de FokonOlona47 où nous mettons l’Homme au coeur de la Cité, oeuvrant au développement local à partir d’un lieu de Vie communautaire comme l’Ecole dans un souci de préservation et de Valorisation de son environnement immédiat, l’Aménagement des Territoires constitue la Clé de Voûte de la réussite du projet.

a – L’Aménagement des Territoires et la Culture

A Madagascar, aucun projet d’aménagement d’un territoire ne peut aboutir sans le respect et la reconnaissance de la culture des populations locales.

Cette émanation de l’identité de chaque région constitue l’épine dorsale de la Nation Malagasy. Elle est actuellement malmenée, mal comprise et parfois mal assumée par les jeunes générations. Nous sommes persuadés que c’est en mettant en Valeur cette identité culturelle de chaque région que nous en ferons un Vecteur d’une décentralisation réussie. Ainsi, dans le cadre d’un projet de société respectueux de l’Humain, l’aménagement des territoires dans une perspective d’un projet de développement durable doit avoir pour fondement respect et la Valorisation des richesses culturelles des régions sur lesquelles il aura un impact important.

S’agissant d’un préalable à l’acceptation de tout projet d’investissement, nous préconisons que le portefeuille ministériel de la culture soit rattaché directement à la Primature. Cela favorisera la coordination des efforts de l’exécutif et de la Représentation Nationale avec les instances dirigeantes au niveau des régions. En priorisant la reconnaissance de l’identité de l’Homme, nous affirmons que la Culture doit orienter les politiques publiques d’aménagement des territoires.

b – L’Aménagement des Territoires et l’Environnement

Le respect de l’environnement constitue un des principes fondamentaux de la Culture Malagasy. Il est donc essentiel que les projets de développement envisagés dans les territoires soient pensés en cohérence avec les ressources naturelles disponibles pour être valorisées au niveau local. Pour assurer la pérennité d’un développement soutenable dans les différentes régions, il nous semble primordial de privilégier les projets liés à l’agroforesterie dans les zones victimes de déforestations chroniques en veillant à l’équilibre entre la promotion de l’agribusiness, de l’industrie pharmaceutique locale et la reconstitution de la faune et de la flore originelles endémiques.

Cette stratégie d’Aménagement des Territoires par le reboisement déterminera les possibilités de déploiement de projets d’élevages et de pisciculture mais également des projets d’infrastructures nécessaires à l’expansion et à la réussite de ces initiatives. Ces infrastructures concerneront essentiellement celles liées à la gestion de l’eau, les voies de communications, les aménagements industriels et de sécurité publique. Il est important également d’y inclure les infrastructures universitaires qui permettront à nos jeunes de bénéficier de cursus adaptés aux besoins réels en ressources humaines et en compétences au niveau local.

c – L’Aménagement des Territoires et l’Energie

Bien que le développement des régions doive se faire dans le respect des cultures des populations locales et dans une démarche de préservation et de valorisation de l’environnement, il ne peut se réaliser qu’au travers d’une politique industrielle découlant de l’exploitation des ressources naturelles disponibles dans les régions. Ces nouvelles zones industrielles auront besoin d’avoir à leur disposition des ressources énergétiques suffisantes pour alimenter leurs besoins.

Différentes sources d’énergies (fossiles ou renouvelables) ont été identifiées comme compatibles avec les besoins de la Jirama mais également commercialisables à l’exportation. Nous recommandons que ces ressources transformables en énergie ne soient utilisées que pour promouvoir le développement industriel local au niveau national engendre des coûts qui rendent leur prix de revient prohibitif et peu compétitif. Limiter leur usage au niveau régional est non seulement moins coûteux pour l’Etat et pour les investisseurs, mais cela générera une augmentation des activités industrielles qui bénéficieront d’une énergie à un prix compétitif. Cela entraînera mécaniquement une hausse des recettes fiscales et une augmentation des offres d’emplois et des opportunités d’affaires pour nos jeunes dans les universités ayant des idées d’entreprises à développer.

d – L’Aménagement des Territoires et la Justice Sociale

Cet accroissement des activités agricoles, industrielles et commerciales découlant d’un projet de société comme FokonOlona47 engendre une hausse de revenus tant pour les salariés que pour les entrepreneurs, tant pour les paysans ou artisans que pour les professions libérales.

L’ensemble de cette nouvelle masse de revenus doit être soumis à cotisations sociales. Nous proposons que les personnes cotisant aux organismes sociaux ainsi que leurs enfants à charge bénéficient d’un accès aux soins gratuits à hauteur de 85% des frais médicaux et d’hospitalisation. Ces soins seront dispensés dans les écoles et universités (pour les premiers soins et contrôles préventifs) et au sein desCentre de Santé de Base pour les soins opératoires légers et enfin par les Centres Hospitaliers pour les soins les plus lourds.

L’Aménagement des Territoires doit être pensé pour rapprocher les populations locales des infrastructures scolaires et universitaires, sociales et sanitaires en cohérence avec la concentration des lieux d’habitations et des zones d’activité agricoles et industrielles.

En outre, FokonOlona47 propose une Assurance Perte d’Emploi ou Perte d’activité aux cotisants aux organismes sociaux. Cela se traduit par le bénéfice d’une indemnité d’une durée maximale de 3 mois jusqu’à ce que le bénéficiaire ait pu trouver un nouvel emploi ou jusqu’à ce que se dernier ait présenté un projet d’investissement qui pourra faire l’objet d’un préfinancement par l’Etat.

L’Aménagement des Territoires doit donc être également pensé pour rapprocher les populations actives des services des administrations publiques régionales en charge d’orienter les chercheurs d’emplois vers des entreprises recruteurs de talents ou dans la rédaction d’un dossier de demande de financement pour un projet professionnel. L’Aménagement des Territoires doit donc être pensé également pour favoriser la Justice Sociale.